Amoco Cadiz

Amoco Cadiz, acrylique sur toile, 73 x 100 cm
Amoco Cadiz, acrylique sur toile, 73 x 100 cm

Le pétrolier Amoco Cadiz long de 330 mètres pour 234 000 tonnes de port en lourd, en avarie de barre à quelques milles marins d’Ouessant finit par s’abimer sur les roches du Portsall le 16 mars 1978 à 21 h 04,  libérant 227.000 tonnes de pétrole brut sur les côtes bretonnes. En huit jours, 300 kilomètres de côtes ont été touchées.

Les remorqueurs de la Marine Nationale étaient soit en réparation soit en mer loin des lieux du sinistre. De toute façon, ils n’étaient pas suffisamment puissants pour tirer d’affaire une telle masse devenue le jouet de la tempête.

Le seul remorqueur disponible dans les parages était le « Pacific » appartenant à la compagnie allemande « Bugsier ». Les marchandages tarifaires entre l’affréteur et les compagnies de remorquage ont aussi contribué au résultat final désastreux.

Toujours est-il que Hartmut Weinert le commandant de ce petit remorqueur et son équipage n’ont rien pu faire et ce Monsieur est probablement le seul qui a été menotté devant la presse et incarcéré. Un procès a eu lieu et finalement il a fallu attendre 15 ans de procédure pour qu’il soit innocenté. Il en a toujours souffert et malgré tout, il a demandé que ses cendres soient dispersées au large du Finistère. Ce qui fut fait en 2014. Ce patron de remorqueur n’était pas un novice. Entre 1974 à 1977, il avait sauvé avec les remorqueurs « Heros » et « Pacific », dix navires et conduits à Brest.

Dans mes différents achats de vieux papiers et cartes marine je tombe parfois sur des documents historiques et dans un rouleau de carte je suis tombé sur un calque d’une carte marine allemande. Cette carte est marquée et annotée devant Portsall. Je pense que ce calque fait partie des documents diffusés ici et là pour l’instruction du dossier suite au procès.

Pendant ce temps là, les élus finistériens et les associations locales se sont pattus contre l’affréteur et le propriétaire pour obtenir des dédommagements sans véritable succès. Le nettoyage des côtes bretonnes a durablement modifié les écosystèmes jusqu’à la physionomie de la côte. Sans oublier qu’il y a encore ici et là des fosses remplies de pétrole brute d’Amoco et qui ont été recouvertes de terre et pas encore traitées.